L’ADEME a mis en place une méthodologie d’accompagnement des entreprises vers la transition bas-carbone. C’est dans ce cadre que Bertrand Coupet , dirigeant du bureau d’étude Bee Impact et expert Karbon Ethic, nous décrit son expérience avec une entreprise qu’il a accompagnée. Cette procédure d’accompagnement se fait sur plusieurs étapes. L’atelier décrit ci-dessous vise à faire réfléchir l’entreprise au monde de demain, en 2050, en prenant en compte les dépendances aux ressources naturelles limitées.
« En tant qu’expert Karbon Ethic, j’ai réalisé un atelier Vision d’entreprise 2050 avec 12 personnes dans le cadre d’un accompagnement ACT – pas à pas.
L’objectif est d’écrire la vision de son entreprise dans un monde lointain décarboné : 2050. Cette vision utopique sert alors d’ancrage pour imaginer des visions moyens et courts terme pour ensuite définir la stratégie pour les faire advenir. Le monde décarboné de 2050 est un objectif incontournable pour préserver l’habitabilité de notre planète. Le temps presse et les changements à apporter aux modèles économiques pour assurer leur soutenabilité sont énormes.
J’ai moi-même du mal à formaliser le monde désirable à cette échéance tant c’est complexe et différent du monde actuel : En 2050, nos enfants auront notre âge, est-ce vraiment si lointain? Comment faire réaliser cette prouesse à des personnes peu sensibilisées, qui me disent en commençant l’atelier qu’elles ne sont pas prêtes…?
La ficelle principale a été d’utiliser des outils pour rendre ce futur enviable, aller vers l’utopie et formaliser cette utopie par des étapes accessibles par la suite.
1) Il y a d’abord des prérequis à connaître : les éléments qui seront là en 2050 quoi qu’il arrive : vieillissement de la population, intensification des phénomènes naturels extrêmes, ressources partagées et limitées… C’est la partie la plus difficile, il faut le dire.
2) Vient ensuite la partie voyage dans le temps avec l’atelier 2030 glorieuses qui nous invite à se projeter dans notre futur idéal individuel, visualiser notre environnement différent d’aujourd’hui et se rendre compte que des éléments sont à notre portée pour les faire advenir.
3) Après, nous regardons les scénarios déjà existants de l’ADEME qui donnent des pistes de ce qui est nécessaire/réaliste de faire comme changements par rapport à maintenant. On se rend compte que l’acceptation de ces changements est facilement acceptable pour certains et inconcevables pour d’autres : un vote est alors réalisé pour décider du scénario commun à retenir.
Nous sommes maintenant outillés pour ajouter notre entreprise dans ce scénario et écrire cette vision décarbonée. Cette vision devra nous donner envie de travailler dans cette nouvelle organisation afin de faire adhérer le plus grand nombre à la stratégie et au plan d’action qui en découleront (La majorité des emplois de 2050 n’existent pas aujourd’hui, il est donc possible de tout créer !)
Quelle joie de voir les participants imaginer un nouveau modèle économique et faire évoluer leur environnement de travail pour les adapter à la décarbonation. A la fin de l’atelier vision, j’ai posé la question aux participants pour savoir s’ils aimeraient travailler dans cette entreprise en 2050 et j’ai entendu un grand OUI!
Le renouvellement des modèles économiques vers la soutenabilité est enthousiasmant quand il est collectif!
Voila maintenant le temps de décliner cette vision en éléments concrets à mettre en place dans les prochaines années pour donner vie à ce projet.
Vivement 2050! »
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